Le gouvernement français faisait ce vendredi une large publicité à ses largages aériens d'aide humanitaire au-dessus de Gaza, des opérations que l'on peut à bon droit qualifier de complicité avec l'extermination en cours du peuple palestinien.
L'opération s'accompagne en effet d'une importante médiatisation, destinée à mettre en valeur la « générosité » de nos gouvernants. Certains journalistes ayant accepté de se prêter à l'entreprise, en montant à bord des avions, ont toutefois eu le courage de montrer le dessous des cartes.
C »est le cas notamment de l'envoyée spéciale de France 24 Claire Duhamel :
🇫🇷 La #France a largué ce vendredi 40 tonnes de vivres dans la bande de #Gaza, soumise depuis des mois par #Israël à un blocus total.Les précisions de notre envoyée spéciale @_ClaireDuhamel 👇 pic.twitter.com/uihLJo6C3J
- FRANCE 24 Français (@France24_fr) August 1, 2025
La «contribution » de l'armée française se monte à 40 tonnes, soit à peine l'équivalent du tonnage de deux camions, là où les besoins minimaux des habitants de Gaza, délibérément affamés par Israël, sont de plusieurs centaines de camions, par jour.
Il est en outre établi que les misérables tonnages largués par les États complices (européens, arabes) n'arrivent qu'en partie aux populations, certains parachutes atterrissant dans des zones où l'armée israélienne tire sur toute personne approchant les lieux, tandis que d'autres s'écrasent sur des tentes, tuant les occupants de ces dernières.
Le commissaire général de l'office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Philippe Lazzarini, a de ce point de vue vivement dénoncé vendredi ces parachutages de vivres « au moins 100 fois plus coûteux » qu'un unique camion, qui transporte à lui seul deux fois plus d'aide qu'un avion (20 tonnes pour le camion, 10 tonnes pour l'avion).
Pour M. Lazzarini, ces largages sont « insuffisants et inefficaces », l'UNRWA appelant à l'ouverture complète des points de passage pour acheminer l'aide par voie terrestre.
« L'UNRWA a 6 000 camions chargés avec de l'aide hors de Gaza qui attendent le feu vert pour entrer. L'ONU, incluant l'UNRWA et ses partenaires, a été capable d'acheminer 500 à 600 camions par jour pendant le cessez-le-feu. », a-t-il rappelé.
Mais si Macron et Barrot ont bien déclaré, à voix très basse, que les largages ne sauraient remplacer l'acheminement terrestre, aucune sanction n'est prévue pour imposer à Israël de mettre fin au blocus. Et pendant ce temps, le nombre de morts de faim ne cesse d'augmenter.
CAPJPO-EuroPalestine